Dakar 2014 – Merci pour votre soutien

« 10e du Dakar 2014 ! Merci à tous pour votre soutien et vos messages »

De retour en France après sa superbe 10e place au Dakar, David, les traits tirés, ayant perdu 5 à 6 kg, va maintenant se faire opérer de sa fracture de la clavicule gauche, puis de son épaule droite qui le fait souffrir depuis le Dakar 2013. Ensuite, il se reposera en espérant être prêt en avril pour la Ruta 40 en Argentine, le premier Dakar Series.
David, heureux d’être de retour à Nice ?
Oui, car je suis Niçois et fier d’avoir porté les couleurs de la ville de Nice dans les pays que j’ai traversés. Quand j’atterris à l’aéroport de Nice, j’ai la tête au hublot et je me dis que c’est la plus belle ville du monde.

Ce 11e Dakar aura été le plus difficile de tous pour toi ?
Oui, avec celui de 2004. J’ai vraiment appris sur moi. A 39 ans, je suis à un âge où on se connaît très bien physiquement et psychologiquement. J’ai adapté mon corps à cette souffrance. Quand le professeur Boileau, avec qui j’ai eu un rendez-vous à l’hôpital de l’Archet, a vu ma clavicule cassée en trois morceaux, il m’a dit : « Comment tu as fait pour continuer ! ».

Comment expliques-tu cette volonté ?
J’ai un passé d’exploitant agricole, de battant dans la vie, en général. Cela m’a aidé à me dépasser, à aller chercher très loin des ressources. Mais aussi, si j’y suis arrivé, c’est grâce à tous ceux qui m’ont suivi, qui m’ont donné toute cette énergie qui m’a poussé à me dépasser. Je remercie aussi mon équipe et les gens qui étaient avec moi. Sans eux, je ne serais jamais allé au bout de ce Dakar. Ils m’ont soutenu tous les jours.

Maintenant, quel est ton programme ?
Le médecin m’a dit de faire attention à la dépression après tous ces efforts. Le retour est très violent, j’ai mal partout, je suis fatigué, physiquement et moralement. Je vais me faire opérer, je rentre lundi à l’Archet, le professeur Boileau va me poser une plaque en titane qui vient des Etats-Unis. Je serai opérationnel dans quelques mois, puis je vais me faire opérer de l’épaule droite que j’avais abimée lors du Dakar 2013.

Et quand vas-tu reprendre le guidon ?
J’espère être prêt en avril en Argentine pour le premier Dakar Series, la Ruta 40. Les motos sont restées en Amérique du Sud, je veux remettre mon titre de vainqueur des Dakar Series en jeu. Je veux aussi mettre en avant le team Casteu Aventure pour le prochain Dakar, monter une équipe avec 4 ou 5 pilotes et essayer de faire profiter de mon expérience. Les pilotes ont besoin de conseils car le Dakar est devenu tellement difficile. Je vais les préparer et les protéger puis les amener à faire ces courses comme des entraînements, car le terrain est tellement différent que celui de l’Afrique, C’est très physique avec de grosses températures.

Le plus mauvais moment sur ce Dakar ?
Quand j’ai su que j’avais la clavicule cassée, j’ai compris que j’allais souffrir tout le reste du Dakar. Mais le pire fut la mort d’Eric Palante, on avait commencé ensemble en 2003. C’était un pilote que je connaissais très bien.

Le meilleur moment ?
La traversée de Valparaiso et l’arrivée sur le podium final. C’est là qu’on se rend compte de l’effort et de cette sensation quand on monte sur le podium, c’est magique ! Finir, c’est déjà énorme, le top 10 c’est fabuleux.

A quoi as-tu pensé sur le podium ?
Quand tu montes sur le podium, tu ressens une fierté incroyable car tu sais que tu viens d’accomplir quelque chose de grand, c’est une grande fierté personnelle. Après, tu penses à tous les gens qui te suivent, j’ai reçu des milliers de messages, ça m’a fait avancer. La concentration, surtout la veille de la dernière étape, était tellement grande, qu’elle m’a permis d’aller chercher très loin des forces pour résister au mal. Chaque kilomètre était un kilomètre gagné. Quand je prenais des retours de guidon, je sentais l’os qui rentrait dans la chair. J’ai réussi à combattre tout ça.

Ce Dakar s’est bien passé sur le plan mécanique ?
Oui, KTM est très content de mon résultat. Je n’ai connu aucun problème sur la moto. Je n’ai utilisé qu’un seul moteur et mon mécano Laurent a fait un super boulot.

Des amis et des partenaires t’ont suivi quotidiennement via internet ?
Oui, j’ai adoré les dessins d’Isa, j’espère que les gens ont pu découvrir quelque chose de décalé. En tout cas je me suis éclaté à les regarder. Je remercie aussi Natalia pour ses reportages sur Sport Mag et les questions complètement folles de 400000 motards. Merci a tous et à bientôt avec Casteu Aventure.